Aero-News (Air Algérie) – La présidence algérienne a limogé deux dirigeants de la compagnie aérienne en difficulté Air Algérie, ainsi que le ministre des transports, le nouveau directeur général par intérim étant Amine Mesroua.
Exit Bekhouche Allache, nommé en 2017 à la tête de la compagnie nationale algérienne, et Lammari Mounir Kamel, directeur du catering : le pouvoir a nommé le 11 janvier 2021 Amine Mesroua comme directeur général par intérim d’Air Algérie. Présenté comme un expert international en aviation civile, il a en particulier représenté le pays et le Maghreb au Conseil de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale, une branche de l’ONU) entre 2016 et 2019.
Pas d’explication détaillée à ce changement de gouvernance, mais selon un communiqué il s’agit d’un problème d’importation « de fournitures liées à l’activité de catering, et ce, sans tenir compte du contexte économique national et des orientations financières visant la gestion rationnelle des devises et la priorité à accorder à la production nationale ». En l’occurrence selon El Watan des services en porcelaine pour les cabines de Première classe d’Air Algérie, alors que ses Airbus A330-200 sont privés de vols réguliers à l’international pour cause de pandémie de Covid-19.
Autre explication plausible, le fait que la précédente direction de la compagnie nationale n’a présenté aucun plan de réforme de sa gouvernance, comme demandé en octobre dernier par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Il demandait alors à « revoir » le mode de gestion d’Air Algérie, « de manière à la rendre plus compétitive à l’international, tout en veillant à réduire le nombre de ses agences commerciales à l’étranger », jugées trop chères sans apporter un plus économique – et souvent accusées d’être des repaires pour les enfants de la nomenklatura.
S’y est ajouté une suspension partielle hier des vols de rapatriements annoncée discrètement la semaine dernière, seuls les vols assurés par des avions de moins de 150 places devant être opérés par exemple entre les aéroports d’Alger-Houari Boumediene et Paris-Orly (le vol de ce mardi reste assuré en A330-200) ; des liaisons en particulier vers Lyon et Marseille seraient « suspendues jusqu’à nouvel ordre » selon Algérie Part.
Quelque 25.000 ressortissants seraient toujours bloqués à l’étranger, la fermeture des frontières empêchant les Air France, Transavia, ASL Airlines ou autres Vueling de participer à l’effort de rapatriement. Une situation délétère qui ne rassure pas les professionnels du voyage : « Le ciel algérien inquiète. Le retour aux équilibres semble prendre du retard sur la Tunisie et le Maroc, sur le plan commercial, sanitaire et procédural. Nous continuons de soutenir nos clients algériens insatisfaits du remboursement Covid. On se donne beaucoup de peine pour de piètres résultats, hélas…» commente le fondateur de l’agence en ligne Bourse des vols, spécialiste du vol économique.