Aéro-News (Air France) – La réunion samedi entre la direction de la compagnie nationale française et l’ensemble des syndicats n’avait débouché sur aucun commentaire officiel, mais selon une communication interne du SNPL publiée par La Tribune le 8 octobre 2018, il aurait été proposé une hausse générale des salaires de « 2% rétroactif au 1er janvier 2018 et 2% au 1er janvier 2019, avec un rendez-vous en octobre 2019 pour parler de l’avenir ». Le premier syndicat de pilotes d’Air France souligne que « le volume pourrait convenir », les 4% n’étant pas loin des 6% initialement demandés avant de réduire la revendication à une augmentation pour tous les corps de métiers de 5,1% (plus 4,7% supplémentaires pour les pilotes, mais ce sujet n’est pas évoqué).
Mais le SNPL écrit également qu’une « grosse incertitude » plane sur l’augmentation prévue en janvier prochain : « si dans l’esprit de la direction, les 2% de janvier 2019 couvrent l’inflation de 2019, cela signifierait qu’il n’y a pratiquement plus rien (environ 0,3% si l’inflation 2018 se maintient à 1,7%) pour le rattrapage du blocage des 6 années de 2012 à 2017 »
Air France a souligné qu’il s’agissait samedi de « discussions avec les partenaires sociaux et non d’une négociations », ajoutant simplement que « plusieurs sujets ont été abordés ». Les autres syndicats n’ont pour l’instant fait aucun commentaire.
En face, la direction d’Air France avait officiellement revu à la hausse l’augmentation de 1% qui n’avait été signée que par deux syndicats (CFDT et CFE-CGC représentant 31,3% des voix du personnel, et également présents à la réunion de samedi) : sa proposition d’accord portait sur une augmentation générale de 2% en 2018, assortie d’un seuil minimum de 25 euros par mois, puis une autre augmentation générale de 5% pour 2019, 2020 et 2021 (1,65% par an), assortie d’un seuil minimum de 40 euros par mois. Les salaires seraient selon la direction ainsi augmentés de 12,5% en moyenne sur la période (comprenant une augmentation générale de 7% pour toutes les catégories de personnel et les augmentations individuelles/GVT) ; mais ce « pacte de croissance » prévoyait d’adapter l’augmentation dans le cas où le résultat d’exploitation d’Air France serait inférieur à 200 millions d’euros, et d’appliquer une clause de revoyure en cas d’inflation plus élevée ou de résultat négatif.
Le rejet par 55% de l’ensemble du personnel de ces propositions avait entrainé en mai dernier la démission du PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac (Benjamin Smith étant depuis devenu le CEO du groupe et d’Air France). Les quinze jours de grève menés depuis le début de l’année par l’intersyndicale ont déjà coûté 335 millions d’euros à Air France.