Aero-News (pneus d’un Boeing 737) – Le constructeur Boeing se retrouve encore dans la tourmente. Des pneus d’un appareil ont explosé alors que l’avion s’apprêtait à prendre son envol depuis l’aéroport de Tampa en Floride, aux États-Unis mercredi matin.
Une vidéo postée sur YouTube montre l’avion de la compagnie American Airlines roulant sur la piste lorsque son pneu droit prend feu et laissant échapper une épaisse fumée et du feu, obligeant le pilote à abandonner le décollage.
Ouverture d’une enquête
Selon une porte-parole de l’aéroport, les passagers et l’équipage de l’avion ont pu évacuer l’appareil et être affectés à d’autres vols.
Aucun blessé n’est à déplorer, selon Ethan Klapper, porte-parole d’American Airlines, précisant que 174 passagers et six membres d’équipage se trouvaient à bord. « Les clients ont quitté l’avion en toute sécurité et ont été conduits en bus jusqu’au terminal », a-t-il communiqué auprès du journal local. La compagnie présente ses excuses aux passagers.
« Le vol 590 d’American Airlines a interrompu son décollage de l’aéroport international de Tampa vers 7 h 50, heure locale, mercredi 10 juillet, après que l’équipage a signalé plusieurs pneus crevés », a indiqué l’Agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) dans un communiqué, cité par Le Parisien . « La FAA va enquêter ».
L’avionneur dans la tourmente
C’est un nouvel épisode embarrassant pour l’avionneur américain qui accumule les déboires et défaillances techniques.
Cet incident survient au surlendemain d’un autre incident à l’aéroport de Los Angeles, impliquant un appareil Boeing. L’appareil, opéré par la compagnie américaine United Airlines, a perdu un pneu lors de son décollage lundi. L’avion, un Boeing 757-200, avait à son bord 174 passagers et sept membres d’équipage à destination de Denver (Colorado). Il a réussi à atterrir sans dommages malgré la roue manquante, avec 25 minutes de retard, a rapporté l’AFP.
Dans le viseur du régulateur américain
L’incident intervient alors que Boeing est confronté depuis de longs mois à une série de problèmes de production et de qualité, qui ont entamé sa réputation, explique l’AFP.
L’entreprise est sous étroite surveillance, après un incident le 5 janvier qui s’est avéré être la goutte de trop : une porte d’un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines s’était décrochée en plein vol.
La FAA vient d’ailleurs de réclamer lundi l’inspection « immédiate » de plus de 2 600 avions de la famille des 737 aux États-Unis, pour un problème d’attache des générateurs d’oxygène.
En difficulté, l’avionneur a présenté fin mai un « plan complet » pour renouer avec la qualité.
Il vient également de trouver un accord avec le ministère américain de la Justice pour éviter un procès embarrassant, dans l’affaire liée au crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et 2019, qui ont fait 346 morts.
Boeing avait déjà signé un accord de plaider-coupable en 2021, en payant 2,5 milliards de dollars pour éviter des poursuites pénales à ses dirigeants.
Mais le ministère de la Justice a considéré qu’il avait bafoué les engagements contenus dans cet accord, qui lui imposait notamment d’améliorer son programme de conformité et d’éthique.
Le nouvel accord conclu dimanche prévoit une amende supplémentaire de 243,6 millions de dollars et un investissement minimum de 455 millions dans des « programmes de conformité et de sécurité ».