C’est notamment le cas au Cameroun, où Air Algérie s’est implantée en force, proposant trois rotations entre Alger-Houari Boumediene et l’aéroport international de Douala. Afin de rivaliser avec sa concurrente marocaine, bien présente sur cette route avec cinq à sept rotations par semaine, Air Algérie a adopté une politique tarifaire très agressive, offrant des prix plus compétitifs que ceux de Royal Air Maroc.
Cependant, quelques mois après l’ouverture de cette ligne, les vols peinaient à atteindre un taux de remplissage satisfaisant. Cela a conduit la direction du transporteur à réduire la fréquence des vols à deux rotations par semaine, voire parfois à une seule. Ce fiasco s’explique, selon un responsable d’agence de voyage local, par un important déficit d’image d’Air Algérie en Afrique subsaharienne.
Des déboires similaires ont également été rencontrés sur la ligne vers Ouagadougou. Portée par de grandes ambitions, la compagnie, dirigée depuis le 7 février 2024 par Hamza Benhamouda, avait envisagé un déploiement conséquent au Burkina Faso, mais la demande n’a pas suivi. Tandis que la RAM déploie parfois des Boeing 787 Dreamliner entre Ouagadougou et Casablanca, atteignant jusqu’à sept rotations par semaine lors des périodes de forte affluence, Air Algérie est contrainte d’annuler certains vols faute de passagers.
Selon le rapport annuel 2023 de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), Royal Air Maroc a transporté 5,6 millions de passagers, tandis qu’Air Algérie, qui dispose pourtant d’une flotte plus importante, n’en a transporté que 4,6 millions.