Aero-News (avions militaires) – Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, les ingénieurs aéronautiques ont rivalisé d’ingéniosité pour fabriquer les avions toujours plus puissants et destinés aux armées. Pour certains avionneurs, la vitesse compte, et les tentatives pour dépasser le mur du son ont été nombreuses au cours des 80 dernières années.
Le 14 octobre 1947, au-dessus du désert du Mojave, le légendaire pilote Chuck Yeager brisait le mur du son à bord d’un aéronef expérimental, le Bell X-1. Presque 80 ans après, l’industrie aéronautique a particulièrement évolué, fabriquant des avions toujours plus performants. Aujourd’hui, les appareils les plus rapides sont réservés aux armées, malgré l’utilisation commerciale du Concorde de 1976 à 2003, seul avion de ligne a pouvoir atteindre des vitesses supersoniques. Alors que les chasseurs de 5eme génération s’implantent durablement dans le secteur de la défense, Futura vous propose un classement des dix avions de chasse les plus rapides conçus à ce jour !
10 – Bell X-1 « Glamorous Glennis »
Statistiquement et sur l’aspect purement technique, le X-1 imaginé par Bell Aircraft n’est pas le dixième chasseur le plus rapide de l’histoire. Mais il pave la voie aux futures technologies qui viendront faire progresser une industrie en pleine expansion à la fin des années 1940. Cet aéronef commandé par l’U.S. Air Force et la National Advisory Committee for Aeronautics (NACA, ancêtre de la Nasa), vole pour la première fois en 1946. Mais c’est le vol réalisé par le jeune capitaine Chuck Yeager en 1947, changeant le cours de l’Histoire. Il s’envole à bord de son appareil, rebaptisé « Glamorous Glennis » pour l’occasion, qui largué depuis un bombardier B-29. En quelques minutes, il atteint la vitesse de Mach 1.06, ou 1 100km/h. Un exploit humain et technologique marquant la vie de Yeager au fer rouge. Jusqu’à la fin des années 1960, le pilote effectuera une dizaine de vols d’essais, essayant de briser les précédents records de vitesse et d’altitude. Une vie extraordinaire relatée par Tom Wolfe dans son ouvrage L’Etoffe des Héros.
9 – F-22 « Raptor »
Le F-22 Raptor se positionne comme l’un des avions de chasse les plus innovants de ces trente dernières années. Mais qu’attendre de plus du premier chasseur de 5ème génération, conçu par les ingénieurs de Lockheed Martin. Avec son coût exorbitant estimé à 350 millions de dollars par appareil, le F-22 se révèle très maniable, furtif et suffisamment rapide pour intégrer ce classement. La vitesse maximale du F-22 est d’environ 2 470 km/h, soit Mach 2.
8 – Mirage-2 000
Face aux plus grands constructeurs américains, la France n’a pas à rougir, grâce au constructeur Dassault et ses chasseurs Mirage. Lorsqu’il entre en service dans la chasse française en 1984, le Mirage est équipé d’un seul turboréacteur à postcombustion. Ce qui n’empêche pas l’avion de plafonner à Mach 2.2, un peu plus de 2 700 km/h. Le Mirage sera un véritable petit succès, manufacturé à un peu plus de 600 exemplaires par Dassault, certains modèles étant toujours opérationnels actuellement.
7 – MiG-29 « Fulcrum »
Le 6 octobre 1977, la carlingue élancée du MiG-29 effectue son premier vol. L’avion de chasse du constructeur Mikoyan a pour objectif de concurrencer les F-15 et F-16 américains, repûtés pour leurs performances. Des qualités, le MiG-29 en possède, à commencer par sa vélocité. L’aéronef russe avoisine les 2 850 km/h, ou Mach 2.3, lorsqu’il atteint sa vitesse de pointe. Un chasseur de 4ème génération particulièrement solide s’étant notablement exporté dans les pays satellites de l’Union soviétique.
6 – Su-27 « Flanker »
Lui-aussi a volé pour la première fois en 1977, et continue de voler dans le ciel de l’Ukraine depuis le début de la guerre déclenchée le 24 février 2022 lors de la tentative d’invasion russe. Le Su-27 est pensé par la compagnie Soukhoï pour la supériorité aérienne, avec pour objectif de dominer les appareils ennemis en cas de conflit. Le Flanker est particulièrement rapide et marque un nouveau palier avec son Mach 2.35 de vitesse de pointe : il peut ainsi voler à 2 900 km/h.
5 – F-15 « Eagle »
Le palier, il est cependant franchi par l’un des doyens de cette liste. En 1969, l’avionneur McDonnell Douglas fait valider les plans concernant le F-15, dénomination « Eagle ». Pour le gouvernement américain, embourbé dans la guerre du Vietnam, il est alors nécessaire d’acquérir un avion destiné à la domination aérienne en zone de conflit. Avec ses deux turboréacteurs à postcombustion, le F-15 vole au-delà de 3 000 km/h, atteignant Mach 2.5.
4 – MiG-31 « Foxhound »
Deux ans avant le premier vol du MiG-29, Mikoyan travaillait déjà à la conception d’un avion de chasse d’une rapidité rarement égalée ou surpassée. Le MiG-31, surnommé « Foxhound » (Limier) par l’OTAN, entre en service en 1981. Équipé de deux turboréacteurs à postcombustion, le MiG-31 peut voler à une vitesse maximale de Mach 2.83 : presque 3 500 km/h. Une rapidité faisant du chasseur russe un appareil redoutable et redouté, car difficile à intercepter. L’avionneur a manufacturé 500 MiG-31 depuis les années 1980, toujours en service au sein de la force aérienne russe.
3 – MiG-25 « Foxbat »
C’est dans les vieux coucous que l’on fait les meilleures pointes de vitesse ? La question se pose en observant les records de vitesse décrochés par les aéronefs du russe Mikoyan entre les années 1960 et 1980. Ici, le MiG-25, qualifié d’avion d’interception grâce à sa vitesse phénoménale. Comme les deux autres modèles de l’avionneur précédemment mentionnés, le Foxbat est doté de deux turboréacteurs à propulsion. À haute altitude, le MiG-25 peut voler à Mach 3.2, environ 3 400 km/h. De nouveau, un exploit technique que les Soviétiques produiront à 1 100 exemplaires.
2 – SR-71 « Blackbird »
La Guerre froide était une ère d’innovation, aucun appareil ne le démontre mieux que le SR-71 inventé par Lockheed. Contrairement aux avions de chasse précédemment mentionnés, le Blackbird n’était pas en capacité d’attaquer d’autres appareils, ni de bombarder des cibles au sol. Avec son long profil sombre, il s’avérait être un avion-espion d’une précision exemplaire. Produit à 32 exemplaires, le SR-71 doit être capable de couvrir de grandes distances pour aller observer des régions sensibles au profit des armées et agences gouvernementales américaines. Deux turbo-statoréacteurs à postcombustion lui offrent cette capacité : sa vitesse atteint presque 3 600 km/h, à Mach 3.32.
1 – Ex-aequo : X-15 et X-43
Qui de mieux que la Nasa pour concevoir des appareils surpuissants, dépassant tous les records de vitesse atteints jusqu’alors ? Le 3 octobre 1967, un B-52 décollait avec un chasseur expérimental accroché à sa carlingue. Le X-15 est le fruit de plus de dix ans de gestation, initiée par la NACA et l’U.S. Air Force. Propulsé par un moteur-fusée et piloté par le colonel Pete Knight, le X-15 fend les airs à Mach 5.9 : presque 7 300 km/h.
Un record absolu, que la NASA tiendra à maintenir quelques décennies plus tard. Maverick ne pilotait pas ce petit avion d’à peine 3m65 de long, que les ingénieurs de l’agence spatiale américaine accrochaient à un B-52 modifié appelé Balls 8, le 16 novembre 2004. Une fois largué en altitude, sa silhouette aérodynamique et son statoréacteur permettaient au X-43 de devenir l’aéronef le plus rapide ayant volé, encore à ce jour. Avec un plafond opérationnel de 29 000 mètres d’altitude, le X-43 pouvait devenir hypersonique, avec une vitesse ahurissante de 10 240 km/h, ou Mach 9.6. Un exploit jamais renouvelé, avec lequel la Russie pourrait bien essayer de rivaliser avec le planeur hypersonique Avangard.