Aero News (Un Airbus d’ITA) – Après une collision au sol à New York et malgré les tentatives de l’équipage français pour le prévenir, un avion italien a décollé pour rallier Rome.
incident est aussi rare que sérieux. Le 17 juin, un Airbus A330 d’ITA qui rejoignait une piste de décollage de l’aéroport JFK de New York a heurté au sol un Boeing 777 d’Air France en provenance de Paris, qui venait d’atterrir. L’avion de la compagnie italienne ne s’est apparemment rendu compte de rien et a poursuivi son « taxi » vers le bout de piste, puis a décollé en direction de Rome. De son côté, l’équipage d’Air France a immédiatement prévenu les équipes au sol de l’aéroport : « Ici Air France 008, nous sommes porte 9, un avion d’Alitalia [encore aux couleurs de la prédécesseure d’ITA, NDLR] vient de passer derrière nous et de heurter notre avion. Dites-leur de ne pas décoller ».
L’affaire aurait pu s’arrêter là si le contrôle avait compris la situation et prévenu l’avion italien à temps, mais cela ne fut pas le cas. L’interlocuteur américain ne semble pas comprendre l’accent – et l’anglais parfois approximatif – du pilote français et répète à trois reprises « Où êtes-vous ? », avant de demander à l’équipage d’appeler un numéro de téléphone pour joindre la tour. Pendant ce temps, l’avion italien reçoit son autorisation de décollage.
L’avion italien finalement immobilisé 48 heures
Résultat : l’A330 d’ITA n’a été contacté qu’une fois en vol. « Un autre avion actuellement au sol, d’Air France, dit que vous les avez heurtés ou quelque chose de cette nature lors de votre taxi [trajet entre le point de stationnement et la piste, NDLR], avez-vous subi des dommages sur l’appareil ? », demande la tour. « Négatif, monsieur », répond simplement l’équipage italien. Aux commandes d’avions de grande taille, il est possible que des pilotes ne perçoivent pas un tel incident. « Je me suis dit que j’allais vous le demander, juste pour être sûr », conclut le contrôle, qui invite l’appareil à contacter la fréquence de sortie de la zone, donc à continuer son vol de huit heures trente vers Rome Fiumicino. Malgré cette information, et alors qu’ils sont encore tout proches de New York, les pilotes italiens décident de ne pas faire demi-tour.
Une fois à Rome, une inspection de l’avion italien révèle des dommages modérés, qui nécessitent son immobilisation pendant deux jours. « Nous pouvons vous confirmer la survenue de cet incident », explique de son côté Air France, contactée lundi 27 juin. « Une enquête de sécurité a été ouverte par le NTSB, l’équivalent américain du BEA », poursuit la compagnie française, qui précise que 11 jours après l’incident, son avion « est toujours immobilisé à New York le temps d’être réparé ». Cela peut signifier que les dommages sont importants ou, mais c’est moins probable, que les pièces détachées sont indisponibles. Dans l’intervalle, la rotation des vols Paris-New York AF8 et AF9 est assurée par un autre avion du même type.
Série de défaillances
Tout comme le contrôleur américain qui a invité l’avion à poursuivre sa route, l’équipage italien risque gros. Lorsqu’il a été prévenu d’un incident au sol, il « aurait absolument dû faire demi-tour vers JFK et évaluer les dégâts », explique l’expert John Nance à ABC News. Au lieu de cela, il a continué sa route vers Rome et peut-être mis en danger la vie des passagers et de l’équipage.
Le 15 mai 2022, un autre vol New York-Rome d’ITA avait défrayé la chronique, puisque les deux pilotes s’étaient visiblement endormis en même temps au-dessus de la France et n’avaient plus répondu à la radio pendant une dizaine de minutes. Une alerte terroriste avait été lancée et des avions de chasse avaient été appelés pour intercepter l’appareil… avant qu’il ne reprenne le contact radio et poursuive son vol normalement vers l’aéroport de Fiumicino.